S’engager dans de nouveaux modèles d’aménagement : Retour sur la Conférence Inspirante du 9 novembre 2023 avec Mme Stella Gass, Directrice de la Fédération Nationale des SCoT

Pour le jeudi inspirant du 9 novembre 2023, IngéChef a eu l’honneur de recevoir Mme Stella Gass, Directrice de la Fédération Nationale des SCoT, pour une conférence passionnante sur les enjeux d’artificialisation des sols et les prospectives en matière d’aménagement.

Le déroulé des échanges

L’évolution des responsabilités du bloc local

Mme Gass a partagé des réflexions précieuses sur l’évolution des responsabilités du bloc local à travers les lois récentes telles qu’ELAN et Climat-Résilience. Ces lois, portant deux ambitions fortes, visent à renforcer la place du projet politique et à changer la trajectoire des territoires.

Les apports de la loi ELAN

La conférence a mis en lumière les apports significatifs de la loi ELAN, mettant l’accent sur un projet d’aménagement stratégique avec des piliers essentiels tels que l’économie en transversalité, les besoins de la population, et les transitions énergétique et écologique.

Les enjeux pour les élus

Les enjeux sont des défis pour les élus, les appelant à relever une ambition élevée, à négocier avec les SCoT régionaux, à renforcer la gouvernance locale, et à mieux articuler la chaîne de commandement stratégie-plans d’action-contractualisation.

Le changement de trajectoire des territoires

Définitions

La conférence a également clarifié des termes cruciaux tels que “artificialisation” et “renaturation”, mettant en lumière l’importance de gérer de manière économe le foncier et de lutter contre l’artificialisation.

Les apports des autres textes

Mme Gass a abordé les apports des autres textes, soulignant les améliorations introduites par la loi facilitant la mise en œuvre du ZAN tout en soulevant des interrogations sur les grands projets, la garantie universelle, et les mesures d’accompagnement des collectivités.

Nouveaux modèles d’aménagement

Choisir pour ne pas subir

La conférence a inspiré les élus à choisir activement de nouveaux modèles d’aménagement pour faire face aux défis de la loi Climat-Résilience, présentant deux horizons clairs : ZAN et ZEN (Zéro Emission Nette) d’ici 2050.

Les mesures d’accompagnement

Les mesures nécessaires pour accompagner la transition vers de nouveaux modèles d’aménagement ont été discutées, couvrant le financement, la fiscalité, la réhabilitation énergétique, la renaturation, et la nécessité d’une ingénierie commune.

La mise en œuvre de la stratégie territoriale

Et maintenant tout commence

La conférence a conclu en encourageant le passage de la stratégie à l’action locale, soulignant l’importance de la collaboration avec divers acteurs, d’une gouvernance revisitée, et de la construction de petites victoires pour atteindre les objectifs fixés.

Conclusion

Renforcer la place du politique

En conclusion, Mme Stella Gass a rappelé aux participants que les défis des transitions, le ZAN et le ZEN, offrent une opportunité pour renforcer la place du politique dans la stratégie territoriale et préparer les territoires à 2050. Les élus sont appelés à saisir cette opportunité dès maintenant, transformant la contrainte législative en une opportunité politique pour ré-enchanter l’exercice d’aménagement du territoire.


Cet article résume les points clés de la conférence inspirante, offrant une perspective complète sur les enjeux d’artificialisation des sols et les nouvelles perspectives en matière d’aménagement, tout en soulignant l’importance d’une action proactive pour un avenir durable.

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Le bilan carbone : un outil au service de la mise en œuvre des stratégies globales et sectorielles (1/2)

Comment faire le lien entre le bilan carbone et les activités opérationnelles ?

Cyril Cassagnaud, élève ingénieur en chef territorial jusqu’à fin mars 2023 propose une solution opérationnelle pour assurer la transition écologique au sein des collectivités :
1️⃣ Concevoir une gouvernance systémique, avec une boucle de rétroaction pour suivre l’avancement de la stratégie environnementale.

Pour mettre en place cette boucle de rétroaction, le bilan carbone doit être mis au centre du jeu.
Aujourd’hui, le bilan carbone est parfois vu comme une obligation réglementaire fastidieuse, tant pour les personnes qui collectent les données, que pour celles qui les fournissent. Cela ne favorise pas l’appropriation de la comptabilité carbone par les directions opérationnelles d’une organisation.

bilan carbone outil service strategies globales sectorielles

L’idée est de faire du bilan carbone un outil pivot au service du pilotage des stratégies globale et sectorielles, de lui donner le rôle de capteur.
A l’instar d’un capteur de température qui vise à réguler la température d’une pièce en fonction d’une température de consigne, le bilan carbone aurait pour vocation à mesurer annuellement les actions de la collectivité pour suivre le rythme de réduction des émissions de GES.

2️⃣ Trois piliers sont nécessaires pour cadrer et suivre une stratégie en matière environnementale :

➡ La définition des objectifs est un préalable pour suivre et évaluer les politiques publiques ;

➡ Les données et indicateurs en matière environnementale doivent servir à rendre compte de l’atteinte des objectifs stratégiques et opérationnels ;

➡ Il est nécessaire d’établir une typologie commune d’indicateurs, en fonction des thématiques de la transition écologique. Par exemple, s’agissant du changement climatique, 3 types d’indicateurs pourraient être suivis :

📍 Indicateurs de suivi, qui font état de l’avancement d’une activité.
– Ex : nombre d’arbres plantés, nombre de points lumineux rénovés

📍Indicateurs de performance, qui renvoient à l’intensité carbone d’une activité sectorielle.
👉 Ils permettent d’apprécier l’efficience des actions et politiques publiques.
– Ex : émissions de kgCO2eq/ha d’espaces verts entretenus

📍Indicateurs de résultat qui renvoient à l’impact sur les émissions de GES.
👉Ils permettent d’apprécier l’efficacité des actions et politiques publiques.
– Ex : réduction des émissions de CO2eq liée à l’optimisation de l’éclairage public

Lien vers le post Linkedin : https://www.linkedin.com/posts/cyril-cassagnaud_la-semaine-derni%C3%A8re-sachevait-mon-stage-activity-7046392371227299840-E-oO?utm_source=share&utm_medium=member_desktop

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Club de Strasbourg : 2 ans d’engagement pour la prise en compte des enjeux environnementaux au sein des politiques publiques !

Le Club de Strasbourg a été fondé en 2021 par Samuel DUMONSFrédéric GAUTHERON et François Lenhof de l’Institut national des études territoriales (INET), rejoint par la suite par Juliette Chevée et Quentin Dubuis (INSP – Institut national du service public).
Ce collectif inter-écoles est aujourd’hui animé par Christelle DUMAS.

Il mène des réflexions sur la prise en compte des enjeux environnementaux dans les politiques publiques.

En deux ans, de nombreuses actions ont été menées :

En juin 2022, lancement d’une conférence sur l’alimentation durable avec Nicolas Bricas, animée par Laurence CAILLOL et Christelle DUMAS

conference

En janvier 2023, face aux enjeux de la ressource en eau, une conférence a eu lieu avec Emma Haziza et Anne Le Strat, animée par Christelle JullienHenri-Joël Gboho et Niels Mariat

affiche

Le Club de Strasbourg, c’est également des projections de film suivi d’entretien avec le réalisateur d”Une fois que tu sais”, qui confronte la réalité du changement climatique et l’épuisement des ressources. Cette odyssée transforme notre regard sur nous-même et sur le monde pour mieux construire l’avenir.

film

En 2022, lors de la semaine de la ruralité, nous avons projeté le film “terrain d’entente” ainsi que des visites du quartier Vauban à Fribourg grâce à Farid Aouaichia et Margaux Lebecque

fribourg

Le club de Strasbourg est également intervenu lors des entretiens territoriaux de Strasbourg 2022 avec la table ronde “renoncer à son patrimoine ou subir le dérèglement climatique, que faire s’il faut choisir”, animée par Agathe Frochot et Adrien Barbaud

ETS

Lien vers le podcast de l’intervention : https://radio.cnfpt.fr/broadcast/6111-Renoncer-%C3%A0-notre-patrimoine-ou-subir-le-d%C3%A9r%C3%A8glement-climatique-que-faire-s%E2%80%99il-faut-choisir

Les 4 filières de l’INET sont pleinement parties prenantes du club de Strasbourg ! Merci aux Elèves Ingénieures et Ingénieurs en chef TerritoriauxElèves Administratrices et Administrateurs TerritoriauxÉlèves conservatrices et conservateurs du patrimoine et Elèves conservateurs territoriaux de bibliothèques

Les actions du Club de Strasbourg sont financées par l’INET et sont ouvertes aux professionnels de la fonction publique ainsi qu’aux écoles partenaires dont l’ENGEES Ecole nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg et l’INP.

Lien vers l’article sur la fondation du club de Strasbourg : https://ingechef.fr/?p=776

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Sécheresse hydrologique pour la journée mondiale de l’eau

Après la sortie du 6ème rapport du GIEC lundi, ce mercredi 22 mars 2023 c’est la journée mondiale de l’eau 💧

La carte ci-dessous de Propluvia et Visactu recensait au 14 mars déjà les 7 départements de métropole avec des arrêté préfectoraux limitant certains usages de l’eau.

carte secheresse

🌎 En Guadeloupe la sécheresse précoce a obligé la libération des eaux du barrage de Moreau. C’est une mesure provisoire pour les agriculteurs locaux et menée en concertation entre la Région Guadeloupe et le DEPARTEMENT DE LA GUADELOUPE.

➡ Localement les solutions sont à développer afin lutter contre ces sécheresses hydrologiques précoces qui annoncent une difficile période estivale. Les économies de l’utilisation de l’eau, l’investissement pour diminuer les fuites et l’accompagnement à la transition alimentaire sont nécessaire pour faire face à ces enjeux.

«On ne peut plus se comporter comme si l’eau était une source surabondante et infinie», François Gemenne, co-auteur du 6ème rapport du GIEC.

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6ème rapport du GIEC : Les collectivités à la manœuvre de la transition climatique

Aujourd’hui, c’est la sixième fois depuis 1990 que le GIEC publie son rapport.

Validé à l’unanimité de 195 pays du monde, ce rapport témoigne du consensus scientifique actuel. Aucun Etat ne pourra plaider l’ignorance face à la gravité de l’urgence climatique.

giec

En France de multiples initiatives territoriales ont vu le jour :
Création de GIEC régional (GREC, lancé en Région Nouvelle-Aquitaine, puis décliné dans d’autres régions), conférence locale pour le climat (Rennes Ville et Métropole), COP de Métropole Rouen Normandie , Haut Conseil pour le Climat de la Région Bretagne ou les multiples budgets verts.

Les appels à projets de l’UE ont décerné le label Net Zero Cities en mars 2023 à Nantes Métropole et à Dijon métropole.
En 2022, 100 villes en Europe dont Angers Loire MétropoleBordeaux MétropoleNantes MétropoleDijon métropoleCommunauté urbaine de DunkerqueGrenoble-Alpes MétropoleMétropole de LyonMétropole Aix-Marseille-Provence et Ville de Paris ont été identifiées.

En outre, le temps n’est plus à la prise de conscience, mais à l’action. De nombreux territoires ont déjà lancé des initiatives. Ils en ont les compétences. Il est peut être maintenant nécessaire d’inclure la transition écologique au sein des politiques publiques, par une vision systémique, en s’appuyant sur des scientifiques de haut de niveau; leurs expertises permettront d’orienter et d’aider à la décision les collectivités territoriales.

Lien vers le 6ème rapport du GIEC :
https://lnkd.in/eVpxNCS

Liens vers des bonnes pratiques territoriales (site de La Gazette des communes) :

https://lnkd.in/eTAsheE2
https://lnkd.in/e7vrKFM2

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L’association Ingéchef soutient le “club de Strasbourg” pour une sensibilisation du grand public aux impératifs environnementaux.

Le Club de Strasbourg qui regroupe des élèves inter-école et inter-filière (Institut national des études territoriales (INET) et INSP – Institut national du service public) a organisé la projection du film “Une fois que tu sais” d’Emmanuel Cappellin ainsi qu’un entretien avec celui-ci. L’association Ingéchef a soutenu cet événement qui avait pour objectifs : faire prendre conscience que le changement climatique est une réalité de 2022 et renforcer les liens État/ Territorial pour des politiques publiques ambitieuses et réalistes.

Les clés de la transition sont la sensibilisation du grand public ainsi que l’engagement individuel et collectif. 

Félicitations à Samuel DUMONSFrançois LenhofJuliette Chevée et Frédéric GAUTHERON pour l’organisation de cet événement.

Elèves Ingénieures et Ingénieurs en chef Territoriaux
Elèves Administratrices et Administrateurs Territoriaux
Elèves conservateurs territoriaux de bibliothèques
Élèves conservatrices et conservateurs du patrimoine

#sustanaible#Ingéchef#engagement

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Les budgets climat, une boussole pour les collectivités

Emeline Lafaury, Guillaume Lanfranchi et Brigitte Legat (élèves ingénieurs en chef / Promotion Rachel Carson / IngéChef partenaire)

Les collectivités territoriales ont un rôle essentiel à jouer dans le respect des objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre. L’Association Bilan Carbone considère que 70 % des actions de réduction des émissions de GES seront réalisées à une échelle locale. Mais qu’est-ce qui les retient de s’engager pleinement dans cette course contre la montre ?

D’une part, les priorités immédiates l’emportent sur cette destination lointaine (neutralité carbone en 2050), qui demande de l’engagement, de la détermination, voire de l’entêtement. D’autre part, les collectivités ne disposent pas des instruments pour construire, planifier et suivre ces actions de longue haleine. Pour les développer, des initiatives commencent à apparaître.

Ainsi, après l’État en 2019, cinq grandes collectivités françaises se sont lancées dans un « budget vert », outil permettant de mettre en évidence par des couleurs l’impact climatique de chaque ligne budgétaire, neutre, favorable ou défavorable.
S’ils constituent indéniablement un exercice de transparence de l’action publique, ils ne permettent pas de s’assurer du suivi d’une trajectoire vers une neutralité carbone.

D’autres expérimentations sont aujourd’hui en cours en Europe, à Oslo ou Manchester, autour de « budgets carbone ». Cette approche repose à la fois sur une mesure, dans le temps, des émissions et des captations de CO2 du territoire et sur un suivi de l’efficacité des actions menées, mais elle ne représente pas un outil décisionnel simple.

n France, Grenoble, La Rochelle ou Lorient s’engagent dans cette voie en s’appuyant sur des démarches ou des labels telles que Cit’ergie ou les appels à projet Territoires d’Innovation.

Ces modèles n’en sont qu’à leur début, mais ils ont l’intérêt de façonner des outils indispensables

Ces méthodes sont complémentaires. Elles ne remplissent pas les mêmes objectifs, mais concourent à s’interroger sur les habitudes, les pratiques et à s’organiser pour évoluer vers une réelle mise en cohérence des actions et des engagements pour le climat. Elles permettent d’identifier les investissements favorables, de valoriser la sobriété et d’éviter les mauvaises dépenses.

Les collectivités tâtonnent. Ces modèles n’en sont qu’à leur début, mais ils ont l’intérêt de façonner des outils indispensables. Les « budgets climat » pourraient rapidement devenir des boussoles pour les élus et les administrations permettant de définir et de maintenir le cap.

Par ailleurs, les villes et les métropoles ne contribuant qu’à 10% en moyenne des émissions du territoire par leurs activités propres devront, en plus d’une indispensable exemplarité, renforcer la gouvernance territoriale et leur rôle d’animateur pour amener l’ensemble des acteurs locaux et des citoyens vers une société décarbonée.

Pour réussir leur mutation écologique, les collectivités doivent avant tout bénéficier d’une impulsion politique, d’un portage de l’administration ainsi que d’un changement profond dans la manière de prioriser les projets et les actions. Une expertise « climatique » est également à développer, impliquant recrutements, formation, fiches de postes adaptées…
On ne se demande pas si l’on doit créer une direction et allouer des moyens pour gérer les finances ou les ressources humaines. On ne doit pas, non plus, se poser de question concernant l’engagement sur le climat.

Lire l’article en ligne https://www.lagazettedescommunes.com/716439/les-budgets-climat-une-boussole-pour-les-collectivites/

Merci à notre partenaire La Gazette des communes

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Crise sanitaire et biodiversité et s’il était enfin temps d’agir

Paru sur le site de notre partenaire Weka, il s’agit du dernier article de la série d’analyses consacrée à la réflexion prospective post-crise du Covid-19 par la troisième promotion des élèves ingénieurs en chef territoriaux, futurs cadres dirigeants des collectivités locales. Les 23 élèves ingénieurs en chef territoriaux de la promotion 2020-2021, actuellement à l’INET, ont choisi le nom de Rachel Carson, figure emblématique de la protection de l’environnement, pour représenter leurs valeurs.

La crise sanitaire, au-delà de tout pessimisme, doit constituer avant tout une opportunité de donner un nouvel élan pour des politiques publiques en faveur de la préservation de notre environnement et ainsi éveiller les consciences des citoyens.

Un constat alarmant

La crise sanitaire que nous traversons, et la crise économique et sociale qui suivent, sont les conséquences d’une crise écologique plus globale que nous connaissons depuis plusieurs années. L’effondrement de la biodiversité face à l’action de l’Homme (déforestation, artificialisation des sols, surconsommation des ressources, pollution, etc) est une bien triste réalité aux méfaits multiples. Les oiseaux communs en France ont par exemple décliné de 30 % depuis les années 90 et les insectes de 80 %.

Au-delà de ce constat, cette crise révèle avant tout notre vulnérabilité et démontre que notre santé est directement liée au maintien et bon fonctionnement des écosystèmes. Une vulnérabilité qui s’accroit à chaque nouveau phénomène, et qui vient amplifier la fragilité de notre planète, alors que certains effets sont d’ores et déjà irréversibles.https://2bb856922427b608e90dcd321a3ef731.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-37/html/container.html

Et si le Covid-19 n’était qu’un bref aperçu de l’avenir qui nous attend ? Comme le dit Edgar Morin, sociologue et philosophe « La grande crise planétaire que nous vivons annonce soit la grande régression, soit la possible métamorphose ». En effet, avec ambition et optimisme, il est possible de croire en une transformation de nos sociétés, signe d’espoir, pour la construction d’un monde meilleur.

L’éveil des consciences pour une possible métamorphose

La métamorphose est un principe alliant rupture et continuité en agissant autrement. Un changement de paradigme pour la transformation des politiques publiques : écologiquement viables, économiquement durables, socialement solidaires et construites collectivement en mobilisant chaque citoyen.

La clé de compréhension repose sur une approche systémique, comprendre que tout est interdépendant, que chaque action peut avoir des effets multiples et parfois amplificateurs. Il est nécessaire alors d’être responsable en interrogeant nos modes de vie et en pensant à l’héritage que nous allons transmettre aux générations futures.

Alors que depuis plus de 50 ans (le premier sommet sur l’environnement date déjà de 1972), de nombreuses personnalités comme Rachel Carson (choix du nom de promotion des élèves ingénieurs en chef), ont cherché à éveiller les consciences, il est désormais temps de saisir cette opportunité pour collectivement faire différemment et conduire la transition écologique dès maintenant.

Mais concrètement comment agir ?

A l’aube d’un nouvel acte de décentralisation, les collectivités locales doivent agir avec pragmatisme en faveur de la résilience de nos territoires. Suite aux élections municipales de juin dernier, le renouvellement de certains exécutifs constitue une opportunité pour répondre localement aux enjeux environnementaux, tout en agissant en cohérence avec les enjeux sociaux, économiques et démocratiques.

La préservation de la biodiversité doit avant tout être traduite avec des objectifs ciblés et contraignants au sein des documents réglementaires de planification urbaine comme les plans locaux d’urbanisme. Il s’agit alors de lutter contre l’étalement urbain et d’intégrer l’objectif à terme d’une zéro artificialisation nette.

L’autre levier à activer est la réduction des consommations énergétiques et en conséquence de nos émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. La rénovation énergétique des logements (responsable de 2/3 des émissions de gaz à effet de serre) constitue l’un des leviers, tout comme la mobilité et la végétalisation des villes.

Une végétalisation, qui passe nécessairement par la plantation d’arbres, la mise en  place d’une canopée pour constituer des îlots de fraicheur, stocker le carbone et être un support indéniable de biodiversité. Toutefois, au-delà des objectifs quantitatifs du nombre d’arbres plantés, il est avant tout primordial de privilégier la qualité et diversité des plantations en assurant durablement le développement des végétaux dans un milieu urbain bien souvent hostile.

Des plantations de qualité signifient également de prendre en considération les sols où se nourrissent les végétaux. Cela passe par de multiples actions : infiltration des eaux pluviales, préservation de la vie biologique des sols, maintien de connexions (trame), etc.

Pour autant, l’Homme ne peut pas maitriser et occuper tous les espaces végétalisés. Nos modes de gestion doivent être interrogés afin de laisser davantage d’espaces sans aucunes interventions et usages. En quelques mois, et nous l’avons constaté pendant la période du confinement, c’est un foisonnement d’espèces végétales et animales qui s’installeront.

Enfin, il est important de sensibiliser et former le plus grand nombre sur les enjeux environnementaux. Cette prise de conscience doit concerner les acteurs d’aujourd’hui en faveur de l’agilité, mais également les cadres dirigeants de demain, futurs managers des transitions. À cet effet, les grandes écoles, comme Sciences Po, engagent le grand tournant des transformations avec des approches environnementales et sociétales au sein des programmes de formation.

Programmer et réglementer, agir selon le principe de précaution et enfin former et sensibiliser sont les clés d’une meilleure protection de la biodiversité pour les collectivités locales.

par Frédéric Despinasse, Mathilde Tempez, Folco Laverdière
Élèves ingénieurs en chef – Promotion Rachel Carson

https://www.weka.fr/actualite/developpement-durable/article/crise-sanitaire-et-biodiversite-et-s-il-etait-enfin-temps-d-agir-107372/

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Nos territoires en action pour une alimentation durable et saine 

Dans le cadre de notre partenariat avec Weka, cet article s’inscrit dans une série de contributions de la troisième promotion des élèves ingénieurs en chef territoriaux, futurs cadres dirigeants des collectivités locales, consacrée à la réflexion prospective post-crise du Covid-19.

La période « Post Covid-19  » démarrant petit à petit, l’expression des souhaits de cet après-crise vient interroger nos habitudes. Après la mobilité, place à l’alimentation et à l’agriculture.

Consommer local et promouvoir les circuits courts, participer à une démarche Zéro déchet, soutenir la pratique d’une agriculture raisonnée sont autant d’actions qui se développent au sein de nos territoires.

Toutes ont un point commun : interroger notre mode de consommation et d’alimentation. À l’heure où ces notions sont mises en lumière par le contexte actuel, champ libre est laissé aux collectivités de se positionner comme catalyseur d’actions individuelles et collectives déjà existantes afin de les transformer en une énergie capable de « bouger les lignes ».

Les avantages de ces démarches sont multiples. Elles permettent de créer une chaîne de valeur profitable à chacun des acteurs : le producteur, avec une sécurisation de son modèle économique et une reconnaissance du métier, le consommateur, via l’achat d’un produit local de qualité au « juste prix », et le territoire, avec la création d’emplois locaux et de lien social.

Parsemées à travers les territoires, des démarches plus ou moins formelles existent déjà. Nombreuses sont les AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) qui permettent d’amener un peu de campagne en ville, de séjours à la ferme qui aident à découvrir ce quotidien si particulier ou de fermes urbaines qui réussissent le défi d’associer « campagne et ville » au sein d’un même îlot.

La mise sur le papier et la contractualisation d’engagements ambitieux permettraient de concrétiser et de stimuler ces actions éparses.

Porter des projets alimentaires territoriaux forts pourrait constituer une démarche clé des collectivités dans la quête de la résilience et du développement durable des territoires.

Ces projets collectifs ont pour ambition de rapprocher les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs pour développer l’agriculture durable sur les territoires et la qualité de l’alimentation au bénéfice de tous.

Car chacun doit pouvoir bénéficier d’une offre d’alimentation durable dont l’agilité, la durabilité et la qualité ne sont pas à démontrer.

Ces évolutions s’imposent de plus en plus comme nécessaires. Dans un contexte où les banques alimentaires, les CCAS et autres institutions solidaires regorgent de demandes, un lien fort entre production locale disponible et besoin des populations aurait tout son sens.

La crise vécue a été révélatrice d’une tension entre un système agro-alimentaire complexe, intégré aux marchés mondiaux, et un modèle local cherchant à reconnecter consommateurs et producteurs, porté sur l’indépendance et l’autosuffisance, mais nécessitant une profonde refonte du système agro-alimentaire.

C’est donc l’ensemble de l’écosystème qui doit se mettre en marche afin d’aboutir à une transformation globale. Ce changement radical et complexe permettra de reprendre le contrôle sur notre alimentation pour lui donner plus de sens et de valeur.

Producteurs, distributeurs, consommateurs, territoires : tous ont un rôle à jouer.

Les collectivités disposent de pistes concrètes et prometteuses : les restaurants scolaires sont ainsi une formidable vitrine pour les produits locaux et contribuent à construire un modèle responsable tout en sensibilisant les plus jeunes afin qu’ils puissent renouer avec ce rapport à la terre et au temps des saisons.

À travers l’orientation donnée aux plans locaux d’urbanisme, la mise à disposition ou la réservation de terres pour l’installation de productions locales, les différents usages de l’espace doivent être réfléchis, pilotés et coordonnés afin d’aboutir à un équilibre entre attractivité du territoire, économie, aménagement et préservation des ressources.

À l’heure du « mode projet », de la transversalité, de l’agilité et de la participation citoyenne, le sujet de l’alimentation constitue un formidable exercice pour les collectivités locales !

Plus qu’une simple question d’approvisionnement, la problématique de l’alimentation réinterroge aussi le lien et la solidarité entre un milieu urbain qui regorge de consommacteurs, mais ne produit peu ou pas, et un milieu rural isolé foisonnant de ressources et de savoir-faire.

Recréer ce lien si important entre le rural et l’urbain et entamer un dialogue citoyen perdu entre « ceux de la ville » et « ceux des champs » est indispensable.

Véritable engrenage d’un système complexe, donnons à l’agriculture et à l’alimentation toute la place qu’elles méritent dans notre quête d’un mode de vie plus raisonné, plus durable et plus juste.

« De l’ambition, de l’imagination, des mains et des outils : l’intérêt général ne se décrète pas, il se conçoit, se construit et s’incarne, pas à pas. » (Extrait du site internet de l’Agence Vraiment Vraiment)

À nos idées, projets, échanges pour relever ce défi collectif de l’alimentation durable !

Mathilde Tempez, Frédéric Despinasse, Folco Laverdière
Élèves ingénieurs en chef pour l’Association des Ingénieurs en chef territoriaux (IngéChef)

https://www.weka.fr/actualite/developpement-durable/article/nos-territoires-en-action-pour-une-alimentation-durable-et-saine-106353/

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De la “démobilité” subie à la mobilité frugale et heureuse

Après s’être projetés sur le monde souhaitable de l’après Covid-19, approfondissons une première question : quelles seront les répercussions à court et moyen terme de la pandémie sur la manière dont nous nous déplacerons ? C’est une question que se posent sans nul doute les collectivités qui organisent la mobilité sur leur territoire et disposent de compétences multiples capables d’influer sur les pratiques de déplacement.

Après cette période de « démobilité » vécue, mais qui a pu être aussi bien subie que désirée, plusieurs évolutions possibles peuvent changer la donne en matière de mobilité. Un retour à la case départ avec la domination du « tout voiture » (part modale de plus de 70 % pour les trajets domicile-travail) n’est pas souhaitable au plan environnemental, mais aussi économique si on considère les effets de la congestion. Il est néanmoins tout à fait probable, d’autant plus que les effets anxiogènes de la crise couplés à une dégradation du niveau de service des transports collectifs, a pu amener de nouveaux adeptes vers la voiture confortés, par le retour de la communication du secteur automobile. Nous pouvons aussi imaginer que de nouvelles pratiques transitoires en temps de crise, comme le vélo (oublié en début de confinement comme moyen de déplacement du quotidien, puis rétabli par le Conseil d’État avant de devenir l’étendard national du déconfinement), se pérennisent, voire s’amplifient.

En matière d’achat, plusieurs options se présentent : nouvelle accélération du e-commerce, renouveau des commerces de proximité apparus bien utiles et parfois plus agiles, ou encore leur combinaison. D’autres transitions déjà amorcées, comme le télétravail ou la télémédecine, pourraient s’accélérer après une découverte pour certains, une confirmation et une invitation à poursuivre le mouvement pour d’autres.

Le confinement a pu également générer des frustrations qui ont éveillé de nouveaux désirs pour la vie d’après, notamment en matière d’habitat individuel et de qualité de vie en mode confiné. Enfin, cette période inédite a pu inviter de nombreuses personnes à l’introspection sur le monde, les limites de notre modèle de développement et la recherche d’autres modes de vie, moins frénétiques et plus en phase avec notre environnement.

Pour les collectivités territoriales, plusieurs enjeux apparaissent clairement. En premier lieu, la capacité de poursuivre leurs efforts pour favoriser une mobilité durable, à l’heure où les recettes commerciales des transports collectifs ont chuté brutalement, et la fiscalité dédiée à travers le versement mobilité risque de souffrir durablement selon l’ampleur des conséquences économiques à venir. L’attractivité résidentielle et la maîtrise de l’étalement urbain, avec un décalage entre les orientations d’aménagement et les attentes fortes héritées du traumatisme du confinement, sont aussi en jeu. L’attractivité touristique, l’aménagement des zones économiques et commerciales sont aussi requestionnés comme la redynamisation des centres villes déjà au cœur des préoccupations.

Que pourraient, alors, faire les collectivités territoriales pour limiter les effets négatifs d’un retour à la « normale » et saisir les opportunités de changement ?

Certaines collectivités ont tenté de profiter de l’espace-temps disponible pour engager des initiatives d’accélération des mobilités actives à travers les « coronapistes », la période de rupture des habitudes étant toujours un moment clé pour engager le changement. Mais plus globalement, et pour ne pas subir, il semble nécessaire de trouver un meilleur équilibre entre les modes selon les zones territoriales et les distances à parcourir et d’accompagner de nouvelles pratiques de démobilité, qui seraient désirables et qui pourraient être facilitées avec l’appui des collectivités. Accompagner le tissu économique et les administrations à organiser les bonnes conditions de télétravail massif, développer des « hubs » multiservices bien répartis pouvant constituer de nouvelles polarités pour les activités et l’habitat en zone urbaine et périurbaine ou avec des formes adaptées à l’espace rural.

Les collectivités peuvent aussi aménager l’espace en trouvant le bon équilibre entre la densification nécessaire et la demande de qualité de vie, de nature en ville, de lieux aussi agréables pour la rencontre que pour « cultiver son jardin » familial, ou encore animer un réseau local de proximité autour de commerces, d’équipements et de services. Engagé par certaines collectivités, le maillage du territoire en véloroutes à haut niveau de service, décentralisé et associé à des aménagements d’apaisement des centres-bourgs pourrait enfin participer à la nouvelle attractivité de ces derniers en les connectant aux métropoles par des liaisons douces.

En somme, les collectivités ont de nombreuses cartes en main, pour ne pas subir les conséquences de la crise et construire un lendemain meilleur !

Folco Laverdiere, Mathilde Tempez et Frédéric Despinasse,
Élèves ingénieurs en chef pour l’Association des ingénieurs en chef territoriaux (IngéChef)

Article écrit dans le cadre de notre partenariat avec Weka qui en a assuré la diffusion sur son site internet

https://www.weka.fr/actualite/urbanisme/article/de-la-demobilite-subie-a-une-mobilite-frugale-et-heureuse-104869/

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