Dans le cadre de notre partenariat avec Weka, cet article s’inscrit dans une série de contributions de la troisième promotion des élèves ingénieurs en chef territoriaux, futurs cadres dirigeants des collectivités locales, consacrée à la réflexion prospective post-crise du Covid-19.

La période « Post Covid-19  » démarrant petit à petit, l’expression des souhaits de cet après-crise vient interroger nos habitudes. Après la mobilité, place à l’alimentation et à l’agriculture.

Consommer local et promouvoir les circuits courts, participer à une démarche Zéro déchet, soutenir la pratique d’une agriculture raisonnée sont autant d’actions qui se développent au sein de nos territoires.

Toutes ont un point commun : interroger notre mode de consommation et d’alimentation. À l’heure où ces notions sont mises en lumière par le contexte actuel, champ libre est laissé aux collectivités de se positionner comme catalyseur d’actions individuelles et collectives déjà existantes afin de les transformer en une énergie capable de « bouger les lignes ».

Les avantages de ces démarches sont multiples. Elles permettent de créer une chaîne de valeur profitable à chacun des acteurs : le producteur, avec une sécurisation de son modèle économique et une reconnaissance du métier, le consommateur, via l’achat d’un produit local de qualité au « juste prix », et le territoire, avec la création d’emplois locaux et de lien social.

Parsemées à travers les territoires, des démarches plus ou moins formelles existent déjà. Nombreuses sont les AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) qui permettent d’amener un peu de campagne en ville, de séjours à la ferme qui aident à découvrir ce quotidien si particulier ou de fermes urbaines qui réussissent le défi d’associer « campagne et ville » au sein d’un même îlot.

La mise sur le papier et la contractualisation d’engagements ambitieux permettraient de concrétiser et de stimuler ces actions éparses.

Porter des projets alimentaires territoriaux forts pourrait constituer une démarche clé des collectivités dans la quête de la résilience et du développement durable des territoires.

Ces projets collectifs ont pour ambition de rapprocher les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs pour développer l’agriculture durable sur les territoires et la qualité de l’alimentation au bénéfice de tous.

Car chacun doit pouvoir bénéficier d’une offre d’alimentation durable dont l’agilité, la durabilité et la qualité ne sont pas à démontrer.

Ces évolutions s’imposent de plus en plus comme nécessaires. Dans un contexte où les banques alimentaires, les CCAS et autres institutions solidaires regorgent de demandes, un lien fort entre production locale disponible et besoin des populations aurait tout son sens.

La crise vécue a été révélatrice d’une tension entre un système agro-alimentaire complexe, intégré aux marchés mondiaux, et un modèle local cherchant à reconnecter consommateurs et producteurs, porté sur l’indépendance et l’autosuffisance, mais nécessitant une profonde refonte du système agro-alimentaire.

C’est donc l’ensemble de l’écosystème qui doit se mettre en marche afin d’aboutir à une transformation globale. Ce changement radical et complexe permettra de reprendre le contrôle sur notre alimentation pour lui donner plus de sens et de valeur.

Producteurs, distributeurs, consommateurs, territoires : tous ont un rôle à jouer.

Les collectivités disposent de pistes concrètes et prometteuses : les restaurants scolaires sont ainsi une formidable vitrine pour les produits locaux et contribuent à construire un modèle responsable tout en sensibilisant les plus jeunes afin qu’ils puissent renouer avec ce rapport à la terre et au temps des saisons.

À travers l’orientation donnée aux plans locaux d’urbanisme, la mise à disposition ou la réservation de terres pour l’installation de productions locales, les différents usages de l’espace doivent être réfléchis, pilotés et coordonnés afin d’aboutir à un équilibre entre attractivité du territoire, économie, aménagement et préservation des ressources.

À l’heure du « mode projet », de la transversalité, de l’agilité et de la participation citoyenne, le sujet de l’alimentation constitue un formidable exercice pour les collectivités locales !

Plus qu’une simple question d’approvisionnement, la problématique de l’alimentation réinterroge aussi le lien et la solidarité entre un milieu urbain qui regorge de consommacteurs, mais ne produit peu ou pas, et un milieu rural isolé foisonnant de ressources et de savoir-faire.

Recréer ce lien si important entre le rural et l’urbain et entamer un dialogue citoyen perdu entre « ceux de la ville » et « ceux des champs » est indispensable.

Véritable engrenage d’un système complexe, donnons à l’agriculture et à l’alimentation toute la place qu’elles méritent dans notre quête d’un mode de vie plus raisonné, plus durable et plus juste.

« De l’ambition, de l’imagination, des mains et des outils : l’intérêt général ne se décrète pas, il se conçoit, se construit et s’incarne, pas à pas. » (Extrait du site internet de l’Agence Vraiment Vraiment)

À nos idées, projets, échanges pour relever ce défi collectif de l’alimentation durable !

Mathilde Tempez, Frédéric Despinasse, Folco Laverdière
Élèves ingénieurs en chef pour l’Association des Ingénieurs en chef territoriaux (IngéChef)

https://www.weka.fr/actualite/developpement-durable/article/nos-territoires-en-action-pour-une-alimentation-durable-et-saine-106353/

Nos territoires en action pour une alimentation durable et saine 
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